En dépit des apparences et des clichés, il se pourrait que les filles, depuis le début du XIXe siècle et plus encore récemment, subvertissent largement les stéréotypes et, supplantant les garçons dans les rôles épiques, questionnent jusqu’à la notion de genre. Leurs épopées littéraires, graphiques, ludiques, font triompher l’imagination et consacrent la puissance de l’esprit d’aventure.
Les querelles entre les tenants de Brahms et ceux de Wagner, à la fin du 19e siècle, ont agité les cercles des compositeurs mais aussi des philosophes tels que Nietzsche et Wittgenstein, autour des concepts de vérité, de décadence, de bien, de mal. Le débat, lié aussi à la question politique, tourne autour de ce que la musique peut apporter au problème du sens (ou du non-sens) de la vie.
Les relations, dans la famille Wittgenstein en Autriche ou en exil, sont, pour une grande partie, fondées sur la musique écoutée, pratiquée, ou analysée. Chez Paul le pianiste, Ludwig le philosophe et toute la fratrie, se conjuguent compétences et passion en matière de musique, par-delà les brouilles ou les drames : elle les fédère plus sûrement que les aléas de leurs existences.
Schopenhauer, Nietzsche, Stumpf, Wittgenstein et Adorno font partie des rares philosophes qui se soient réellement intéressés aux rapports entre musique et philosophie. Leur approche critique de la musique sert des postulations philosophiques ; et la philosophie leur est un outil d’analyse de la pratique musicale (écoute, interprétation et composition) cette dernière semblant parfois l’emporter en densité sur la philosophie même.
La Théorie des sensations sonores comme fondement physiologique pour la théorie de la musique de Helmholtz (1863) constitue un bouleversement en acoustique, dans la théorie musicale et la musique elle-même. Les idées de Helmholtz ont exercé une influence notable sur des musiciens qui connaissaient de près son livre : Janaček, Ives, Varèse, Hindemith… Une bonne partie de la musique d’aujourd’hui n’aurait pas été concevable sans cette révolution que Helmholtz, grand scientifique et bon musicien, a provoquée dans la théorie et la pratique de la musique.
Par petites touches, ces Notes pour un jardin jouent à deux voix : poèmes brefs d’Anne- Élisabeth Halpern et dessins au trait de Shirley Carcassonne à partir des textes. Plantes et bêtes peuplent ce jardin fait de plusieurs lieux qui hantent la mémoire ; l’enfance y est tout près, riche de ses regards attentifs au plus modeste, au plus infime et peu soucieuse de se conformer aux images des adultes, cherchant en soi les moyens de dire son étonnement devant le monde. Métaphore du passé, le jardin l’est aussi de la vie entière, en saisons qui vont de la plénitude à la perte.
La littérature est une activité dédoublée : elle implique une relation entre auteur et lecteur, un jeu partagé qui est autant plaisir de comprendre que de ressentir, tissé de passivité consentie et d’activité interprétative. La notion de lecture littéraire ne peut donc se passer de ce corollaire : une parole de lecteur. Les interactions du jeu et de la parole doivent aussi prendre acte du caractère multilingue de la littérature, et du caractère de performance de la lecture.